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courageux est, comme tu le dis, celui qui combat l'ennemi en gardant bien son poste.

LACHÈS.

Oui, c'est ce que je dis.

SOCRATE.

Et moi aussi ; mais celui qui combat l'ennemi en fuyant et sans garder son poste ?

LACHÈS.

Comment, en fuyant ?

SOCRATE.

Comme les Scythes, par exemple, qui ne combattent pas moins en fuyant qu'en poursuivant ; ou, comme Homère dit en quelque endroit pour louer les chevaux d'Énée, « qu'ils savaient se porter de tous les côtés, habiles à poursuivre et à fuir[1] ». [191b] Et ne loue-t-il pas Énée lui-même, pour avoir su se laisser intimider à propos, puisqu'il l'appelle savant à fuir.

LACHÈS.

Il a bien raison, Socrate ; car il parle de chars en cet endroit ; et lorsque tu nous parles des Scythes, il s'agit de leur cavalerie ; elle combat de cette manière, au lieu que notre infanterie grecque combat comme je le dis.

  1. HOM. Iliade, liv. VIII, v. 107.