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donc à ma place, je t’en conjure pour l’amour de ces enfans, ce que nous devons demander à Nicias et à Lachès, et consultez ensemble ; car, pour moi, à cause de mon grand âge, j’oublie presque toutes les questions que je voulais faire et une partie de ce qu’on me dit, et quand le discours est un peu trop coupé, alors je ne retiens pas [189d] grand’chose. Discutez donc ici entre vous l’affaire dont il s’agit : je vous écouterai avec Mélésias, et après vous avoir entendus, nous ferons ce que vous aurez décidé.

SOCRATE.

Nicias et Lachès, il faut obéir à Lysimaque et à Mélésias. Il ne serait peut-être pas hors de propos d’examiner à fond la question que nous avions posée, [189e] savoir, si nous avons eu des maîtres dans cet art, ou si nous avons formé quelques élèves et les avons rendus meilleurs ; mais il me semble que voici un moyen qui nous mènera de même au but, et qui peut-être remonte plus au principe de la question. Si nous savons qu’une chose quelconque, communiquée à quelqu’un, le puisse rendre meilleur, et qu’avec cela nous ayons le secret de la lui communiquer ; il est évident que nous devons au moins connaître cette chose, puisque nous pouvons indiquer les moyens les plus sûrs et les plus faciles pour l’acquérir. Peut-être n’entendez-vous pas encore