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tendre. Je consens qu’il m’examine, et je ne serai jamais fâché de m’instruire. Moi aussi, j’adhère au principe de Solon, mais en ajoutant une clause ; je veux bien vieillir en apprenant, mais je ne veux rien apprendre que des gens de bien. En effet, il faut qu’on m’accorde que celui qui enseigne doit être homme de bien, afin que ma répugnance à l’entendre ne passe pas pour de l’indocilité ; d’ailleurs que le maître soit plus jeune que moi, on qu’il n’ait pas encore de réputation, [189b] et autres choses semblables, je ne m’en soucie guère. Ainsi, Socrate, me voilà prêt, tu peux, comme il te plaira, m’examiner et m’instruire, et apprendre en retour ce que je sais. Ce sont les sentimens que j’ai pour toi, depuis le jour que tu bravas le péril avec moi, et que tu donnas de ta vertu les preuves que l’homme de bien doit en donner. Dis-moi donc tout ce que tu voudras, et que mon âge ne te retienne pas.

[189c] SOCRATE.

Nous ne pourrons pas au moins nous plaindre que vous ne soyez bien disposés à délibérer avec nous et à entrer dans le fond de la question.

LYSIMAQUE.

C’est à nous maintenant de commencer, Socrate, car je te regarde comme des nôtres. Vois