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ainsi, Lysimaque, de même que Lachès t’exhortait à ne pas me laisser aller et à me demander conseil, je te conjure aussi à mon tour, de ne pas laisser partir Lachès non plus que Nicias, presse-les de répondre, et dis-leur : Socrate assure [186e] qu’il n’entend rien à ces matières, et qu’il est incapable de décider qui de vous deux a raison ; car il n’a point eu de maîtres, et il n’a pas non plus trouvé cet art de lui-même. Mais vous, Nicias et Lachès, dites-nous quel est le meilleur maître que vous ayez rencontré pour l’éducation des jeunes gens. Avez-vous appris ce que vous savez de quelqu’un, ou l’avez-vous trouvé de vous-même ? Si vous l’avez appris, dites-nous [187a] qui a été votre maître, et qui sont ceux qui se mêlent de donner des leçons en ce genre, afin que si les affaires publiques ne vous laissent pas assez de loisir, nous allions à eux, et qu’à force de présens ou de prières, ou par ces deux moyens à-la-fois, nous les engagions à prendre soin de nos enfans et des vôtres, de peur qu’ils ne viennent à tourner à mal et à déshonorer leurs aïeux : que si vous avez trouvé cet art de vous-même, voyons vos preuves, citez-nous ceux que vous avez formés par vos soins à la vertu et à la sagesse ; mais si vous commencez aujourd’hui pour la première fois [187b] à vous mêler d’éducation, prenez