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guère ceux qui sont plus jeunes, car nous ne sortons presque pas à cause de notre vieillesse ; mais toi, ô fils de Sophronisque ! si tu as quelque bon conseil à donner à un homme qui est du même dème [180e] que toi, ne me le refuse pas : je puis dire que tu me le dois, car le souvenir de ton père est un lien d’amitié entre nous. Lui et moi, nous avons été de tout temps bons camarades et amis, et il est mort avant que nous ayons eu un démêlé. Et puis il me revient à la mémoire, que j’ai souvent entendu ces enfans, causant entre eux à la maison, répéter à tout moment le nom de Socrate ; ils en disent tout le bien possible : je ne me suis jamais avisé de leur demander [181a] s’ils parlaient du fils de Sophronisque ; mais dites-moi, mes enfans, est-ce là ce Socrate dont vous parlez si souvent ?

LES ENFANS.

Oui, mon père, c’est lui-même.

LYSIMAQUE.

Par Junon ! Socrate, je te félicite de faire ainsi honneur à ton père, cet excellent homme ; j’en suis satisfait pour plusieurs raisons, et parce que, devenant amis, ce qui t’appartient me devient propre, comme à toi ce qui est à nous.