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portés à prendre ce parti. Mélésias et moi nous n’avons qu’une même table, et ces enfans mangent avec nous ; [179c] mais je vais continuer à vous parler sans réserve, comme je vous l’ai dit au commencement. Nous avons, il est vrai, lui et moi, à entretenir nos enfans de mille actions honorables que nos pères ont faites, soit dans la paix, soit dans la guerre, tandis qu’ils administraient les affaires de la république et celles de nos alliés ; mais nous ne pouvons tous deux leur dire rien de semblable de nous, ce qui nous fait rougir devant eux et accuser la négligence de nos pères, qui, aussitôt que nous avons été un peu grands, nous ont laissé [179d] vivre au gré de nos caprices, pendant qu’ils donnaient tous leurs soins aux affaires des autres. C’est au moins un exemple que nous montrons à ces enfans, en leur disant que s’ils se négligent eux-mêmes, et s’ils ne veulent pas suivre nos conseils, ils vivront comme nous, sans gloire ; au lieu que s’ils veulent travailler, ils se montreront peut-être dignes du nom qu’ils portent. Ils promettent d’obéir, et, de notre coté, nous cherchons les études et les exercices auxquels ils doivent se livrer, pour devenir des hommes distingués. [179e] Quelqu’un nous a parlé de cet exercice, disant qu’il était bien à un jeune homme d’apprendre à combattre