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pensée, ils ne cherchent qu'à deviner le goût de ceux qui les consultent, et parlent contre leur propre sentiment. Pour vous, nous sommes persuadés que vous joignez la sincérité aux lumières ; c'est pourquoi nous avons pris le parti de vous consulter sur ce que nous allons vous communiquer. Après ce préambule, [179a] j'arrive au fait. Voici nos enfans, celui là, fils de Mélésias, porte le nom de son aïeul, et s'appelle Thucydide ; et celui-ci, qui est à moi, porte aussi le nom de mon père, et s'appelle comme lui Aristide. Nous avons résolu de prendre le plus grand soin de leur éducation, et de ne pas faire comme la plupart des pères, qui, dès que leurs enfans sont devenus un peu grands, les laissent vivre à leur fantaisie. Nous croyons au contraire que c'est le moment de redoubler de vigilance auprès d'eux ; et comme [179b] vous avez aussi des enfans, nous avons pensé que vous auriez déjà songé aux moyens les plus propres à les perfectionner ; et si vous n'y avez pas encore réfléchi sérieusement, nous voulons vous faire souvenir que c'est une affaire à ne pas négliger, et vous inviter à délibérer en commun sur l'éducation que nous devons donner à nos enfans. Quand même je devrais m'étendre un peu trop, il faut que vous m'entendiez, et que vous sachiez, Nicias et Lachès, ce qui nous a