est reconnu que la sagesse est la science de la science et qu’elle est à la tête [174e] de toutes les autres sciences, elle doit être au-dessus de la science du bien, et par conséquent nous être utile.
Est-ce elle, repris-je, qui nous guérit et non pas la médecine ? Et pour toutes les autres sciences, se charge-t-elle de leurs affaires, ou chacune n’a-t-elle pas les siennes ? D’ailleurs n’avons-nous pas depuis long-temps reconnu qu’elle est la science de la science et de l’ignorance, et rien de plus, n’est-ce pas ?
Il est vrai.
Elle ne saurait donc nous procurer la santé.
Non.
[175a] Parce que la santé est l’objet d’une autre science, tu en conviens ?
D’une autre science.
Donc, mon ami, elle ne saurait non plus nous procurer l’utile, puisque nous venons d’en faire l’objet d’une autre science, n’est-il pas vrai ?
J’en conviens.
Comment donc la sagesse peut-elle être utile, si elle ne nous procure aucune utilité ?
En aucune manière, Socrate, à ce qu’il semble.
Tu vois donc, Critias, combien j’avais raison de craindre pour moi, et de m’accuser d’avance de ne savoir rien tirer de bon de nos recherches