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Celui qui ne connaît ni ce qui est juste ni ce qui est sain, mais seulement la science, comme il n’a la science que de la science, saura bien probablement de lui-même et des autres qu’il sait qu’il possède une science, n’est-ce pas ?

Oui.

Mais ce qu’il sait, comment le saurait-il par le moyen de cette science ? [170c] car il sait ce qui est sain par la médecine, et non pas par la sagesse ; l’harmonie, par la musique et non par la sagesse ; ce qu’il faut pour bâtir, par l’architecture et non par la sagesse ; de même enfin pour tout ; n’ai-je pas raison ?

Tout-à-fait.

Par la sagesse seule, si elle n’est que la science de la science, comment saura-t-il qu’il sait ce qui est sain, ou ce qui concerne l’art de bâtir ?

En aucune façon.

Celui qui ne sait pas cela, saura bien qu’il sait, mais non pas ce qu’il sait.

Il paraît.

[170d] Donc la sagesse et être sage ne serait pas de savoir ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas, mais seulement, à ce qu’il semble, que l’on sait et que l’on ne sait pas.

Apparemment.

Avec cette science on ne sera non plus en