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la beauté, savant s’il a la science. Et s’il a la science qui se sait elle-même, il devra aussi se connaître lui-même.

Je ne doute pas que celui qui possède ce qui se connaît soi-même, ne se connaisse lui-même aussi ; mais je demande si celui-là doit nécessairement savoir ce qu’il sait et ce qu’il ne sait pas.

[170a] Oui, Socrate, parce que c’est la même chose.

Peut-être, repris-je ; mais vois, j’ai bien l’air d’être toujours comme j’étais. Car déjà je ne comprends pas comment se connaître soi-même et savoir ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas, ce peut être la même chose.

Que veux-tu dire, demanda-t-il ?

Je veux dire : s’il y a une science de la science, sera-t-elle en état de discerner autre chose, si ce n’est que de deux choses, l’une est une science, l’autre n’en est pas une ?

Non, elle ne saura que cela.

Maintenant, est-ce une même chose, la science ou l’ignorance de ce qui est sain, [170b] et la science ou l’ignorance de ce qui est juste ?

Nullement.

Or, dans le premier cas, c’est la médecine, dans l’autre, c’est la politique, et il s’agit ici de la science.

Eh bien !