que tout autre vue ; cela te paraît-il possible ?
Non, par Jupiter !
Ou une ouïe qui n’entendrait aucune voix, mais elle-même et toute autre ouïe, et même ce qui n’est pas ouïe ?
Pas davantage.
De même si tu passes en revue tous les sens, crois-tu qu’il y ait un sens des autres sens et de lui-même, qui pourtant ne sente rien de ce qu’éprouvent les autres sens ?
Non, certes.
[167e] Peut-il y avoir un désir qui n’ait pas pour objet un plaisir quelconque, mais lui-même et d’autres désirs ?
Jamais.
Une volonté qui se voudrait elle-même et d’autres volontés, et non pas un bien quelconque ?
Nullement.
Ou voudrais-tu soutenir qu’il y ait un amour qui ne se rapporte à aucune beauté, mais seulement à lui-même et à d’autres amours ?
Je n’y songe pas.
Aurais-tu vu déjà une peur qui s’effrayât de soi-même et [168a] d’autres peurs, sans avoir aucun objet d’effroi ?
Pas encore.
Mais peut-être une opinion, qui fût une opi-