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que la vivacité, soit en marchant ou en lisant ; ni dans aucun cas, l’une ne serait [160d] plus sage que l’autre, puisque nous avons établi que la sagesse fait partie de la beauté, et que nous reconnaissons aussi bien le caractère du beau dans la vivacité que dans la mesure.

Ta remarque, Socrate, me paraît juste.

Eh bien ! repris-je, Charmide, penses-y de nouveau, cherche en toi-même comment la sagesse que tu possèdes agit sur toi, et ce qu’elle doit être pour te faire ce que tu es. Pense à tout cela, et dis-nous [160e] bravement ce qu’est la sagesse, selon toi.

Là-dessus, il réfléchit, et après avoir bravement pesé la question : il me semble maintenant, dit-il, que la sagesse rend modeste et réservé, et qu’ainsi la sagesse, c’est la honte.

Bien, lui dis-je, n’avouais-tu pas tout-à-l’heure que la sagesse est comprise dans l’idée du beau ?

Sans doute.

Et les hommes sages sont bons aussi ?

Oui.

Une chose peut-elle être bonne, qui ne rende pas bons ?

Non certes.

Et tu dis donc que la sagesse n’est pas seulement belle, qu’elle est bonne aussi ?

[161a] Je le pense.