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moi-même cela pourrait indisposer contre moi ; si bien que je ne sais que te répondre. À cela, je lui dis : Rien n’est plus juste, Charmide ; en conséquence, il m’est avis que nous approfondissions la chose ensemble, [158e] pour éviter, toi d’avancer ce que tu ne voudrais pas avoir à dire, et moi d’entreprendre ta guérison sans un examen préalable. Si cela te convient, je veux bien, pour ma part, faire cette recherche avec toi ; sinon, n’en parlons plus.

Rien ne me convient davantage, dit-il ; et s’il ne tient qu’à cela, vois toi-même comment tu t’y prendras pour bien commencer.

Voici, repris-je, le meilleur moyen, à mon avis : Puisque tu possèdes la sagesse, [159a] nul doute que tu ne sois aussi en état d’en porter un jugement ; car si elle est en toi, elle doit y faire naître un sentiment d’après lequel tu peux juger ce qu’elle est, et en quoi elle consiste. Ne le penses-tu pas ?

Je le pense.

Eh bien ! ce que tu penses, continuai-je, tu peux, je suppose, sachant parler grec, nous l’exprimer comme ton esprit le conçoit ?

Peut-être.

Afin donc que nous puissions juger si elle est en toi ou non, dis-nous, qu’est-ce que la sagesse, selon toi ?