Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/300

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’est pas moins favorisé du côté pour lequel tu prétends avoir un charme. Car c’est la sagesse dont tu veux parler, n’est-ce pas ?

Précisément.

Eh bien ! sache qu’il passe sans nul doute pour le plus sage des jeunes gens d’aujourd’hui, et que pour tout le reste il ne le cède à aucun autre, dans la mesure de son âge.

En effet, repris-je, il est juste, Charmide, que tu te distingues [157e] sous tous ces rapports ; car il n’en est pas, je crois, parmi nous, un second qui puisse compter deux maisons d’Athènes dont l’alliance promette un meilleur et plus noble rejeton que celles dont tu es issu. Du côté de ton père, nous voyons la famille de Critias, fils de Dropide, constamment célébrée par Anacréon, par Solon et beaucoup d’autres poètes, pour la beauté, [158a] la vertu, et tous les avantages dont se compose le bonheur. J’en dis autant du côté de ta mère. Jamais sur le continent on ne vit d’Athénien plus beau, d’un air plus noble que ton oncle Pyrilampe, chaque fois qu’il sortit de son pays pour aller remplir une mission auprès du grand roi, ou auprès de tout autre prince du continent ; et cette famille ne le cède en rien à l’autre : il est donc juste qu’issu de si bon lieu, tu sois le premier en toutes choses. D’abord ce qu’on peut voir de ta [158b] figure, ô cher enfant de