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fuir dans nos études l’aveuglement et la présomption ; et, distinguant sévèrement le faux savoir du véritable, nous abandonnerons l’un au sophisme et à la dispute, pour chercher uniquement l’autre ; et, alors même que nous ne pourrions l’atteindre, il nous servirait encore comme idée directrice et comme but. Enfin la science de la science et de l’ignorance, nous faisant distinguer dans les autres ce que nous distinguons en nous, nous donne le moyen de les redresser, de les diriger, d’exercer sur eux une utile influence. Il ne manque à cette déduction qu’un meilleur principe. Mais la sagesse, si elle est la science de la science et de l’ignorance, est une science abstraite qui n’a d’autre objet qu’elle-même, et qui par conséquent ne nous fait pas savoir ce que nous savons et ce que nous ne savons pas, ce qui impliquerait quelque chose de particulier et de déterminé, mais seulement que nous savons et que nous ne savons