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qu’eux-mêmes ; et une telle science est une contradiction et une chimère.

Vient ensuite la seconde question : si la sagesse, en supposant qu’elle soit la science de la science et de l’ignorance, est utile. Rien ne paraît plus clair au premier coup d’œil ; il semble que la science de la science et de l’ignorance, nous apprenant à distinguer ce que nous savons et ce que nous ne savons pas, nous est de la plus grande utilité, comme méthode morale et comme méthode scientifique. En effet, si nous savons ce ne savons pas, nous nous garderons bien de vouloir faire ce que nous ignorons ; nous nous en tiendrons prudemment à ce dont nous aurons une connaissance véritable, et nous éviterons par là beaucoup de fautes dans la conduite de nos propres affaires et des affaires de l’État. D’un autre côté, si nous savons ce que nous savons et ce que nous ne savons pas, nous apprendrons à