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si tu peux engager Socrate à me recevoir auprès de lui.

DÉMODOCUS.

Tu parles bien, mon fils : il ne reste plus qu'à m'adresser à loi, Socrate ; je ne te dirai qu'un mot : je suis prêt à te donner et moi et tout ce que j'ai de plus précieux, pour peu que tu en aies besoin, si tu veux aimer mon Théagès [127d] et lui faire le bien qui dépend de toi.

SOCRATE.

Je ne m'étonne pas, Démodocus, de ce grand empressement, si tu es persuadé que je sois l'homme qui peut faire le plus de bien à ton fils ; car je ne sache rien dont un homme raisonnable doive être plus occupé que de son fils, et de tout ce qui peut le rendre le meilleur possible. Mais ce qui m'étonne tout-à-fait, c'est comment tu as pu penser que je fusse plus capable que toi de lui être utile et de former en lui un bon citoyen ? et lui-même, comment a-t-il pu s'imaginer que je suis plus en état de l'aider [127e] que son père ? Car premièrement tu es plus âgé que moi ; ensuite tu as rempli beaucoup de charges et les plus importantes d'Athènes, tu es le plus considérable dans ton dème d'Anagyre[1], et personne n'est plus

  1. Dème de la tribu Erectheide.