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encore moins vraisemblable ; car voilà vraiment un redoutable adversaire ! mais avec toi, Socrate, je ne veux pas disputer contre mon sentiment. J'avoue donc que ce n'est pas le grand nombre d'exercices, mais un exercice modéré qui fait la bonne santé.

[134d] N'en est-il pas de même des alimens ? lui dis-je. Il en tomba d'accord ; et sur toutes les autres choses qui regardent le corps, je le forçai de convenir que c'est le juste milieu qui est utile, et point du tout le trop, ni le trop peu ; et il en convint avec moi. Et sur ce qui regarde l'âme, lui dis-je ensuite, est-ce la quantité d'alimens qu'on lui donne qui lui est utile, ou la juste mesure ?

La juste mesure.

Mais, les connaissances, repris-je, ne sont-elles pas les alimens de l'âme ? Il l'avoua.

Et par conséquent, lui dis-je, c'est la mesure, et non la multitude des connaissances qui fait du bien à l'âme ? Il en tomba d'accord.

[134e] A qui pourrions-nous raisonnablement nous adresser, continuai-je, pour bien savoir quelle est la juste mesure d'alimens et d'exercices qui est bonne au corps ? Nous convînmes tous trois que c'était à un médecin ou à un maître de gymnastique. Et sur les semences, pour connaître cette juste mesure, qui consulter ? Nous con