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sion à son rival, et haussant la voix pour être entendu de celui qu'il aimait.

C'est donc une belle chose de philosopher, lui dis-je.

Oui, assurément, répondit-il.

Mais, repris-je, te paraît-il possible de décider si une chose est belle ou laide, si on ne la connaît auparavant ?

Non.

[133c] Eh bien ! sais-tu ce que c'est que philosopher ?

Sans doute, me dit-il, je le sais.

Qu'est-ce donc, lui demandai-je ?

Ce n'est autre chose, me répondit-il, que ce que Solon a dit quelque part : Je vieillis en apprenant toujours[1].

Et il me semble que celui qui veut être philosophe doit ainsi apprendre tous les jours quelque chose, et dans sa jeunesse et dans sa vieillesse, pour savoir en cette vie le plus qu'on peut savoir.

D'abord, cette réponse me parut satisfaisante ; mais, après y avoir un peu pensé, je lui demandai s'il croyait que la philosophie consistât à tout apprendre.

  1. Ce vers de Solon est cité dans le Lachès, et au liv. VIl de la République.