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qu’il fit à la sœur d’Armodius, la Canéphore[1] ; ce serait trop de crédulité. Armodius était le bien-aimé et le disciple d’Aristogiton, qui se glorifiait de son disciple et croyait avoir Hipparque pour rival. Or, il se trouva que, sur ces entrefaites, [229d] Armodius devint amoureux d’un jeune homme des plus beaux et des mieux nés qui fussent alors. On cite son nom, mais je ne me le rappelle pas. Ce jeune homme admira d’abord Armodius et Aristogiton comme des sages ; mais quand il se fut lié intimement avec Hipparque, il les méprisa ; et ceux-ci, de dépit, tuèrent Hipparque.

L’ANONYME.

Tu as bien l’air, Socrate, de ne pas me croire ton ami, ou si tu me crois tel, tu ne te conformes guère au précepte d’Hipparque. Car [229e] je ne puis me persuader que tu ne veuilles pas me tromper d’une manière ou d’une autre.

SOCRATE.

Eh bien ! faisons comme si nous jouions aux

  1. Il y avait à Athènes, auprès du temple de Minerve Poliade, deux vierges que l’on appelait Canéphores, porteuses de corbeilles, parce que, dans les Panathénées, elles portaient sur leurs têtes des corbeilles couronnées de fleurs et de myrte, et remplies d’objets destinés au culte des dieux.