Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/129

Cette page n’a pas encore été corrigée
ALCIBIADE.

Il est vrai.

[131b] SOCRATE.

Mais celui qui aime ton âme ne se retire jamais, tant que tu désires et recherches la perfection.

ALCIBIADE.

Il semble, au moins.

SOCRATE.

Et c'est ce qui fait que je suis le seul qui ne te quitte point, et te demeure fidèle après que la fleur de ta beauté est ternie, et que tous tes amans se sont retirés.

ALCIBIADE.

Et tu fais bien, Socrate ; ne me quitte point, je te prie.

SOCRATE.

Travaille donc de toutes tes forces à devenir tous les jours plus beau.

ALCIBIADE.

J'y travaillerai.

[131e] SOCRATE.

Voilà bien où tu en es : Alcibiade, fils de Clinias, n'a jamais eu, à ce qu'il parait, et n'a encore qu'un seul amant ; et cet amant, digne de le plaire, c'est Socrate, fils de Sophronisque et de Phénarète.