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que les uns savent, et que les autres ne savent pas ?

ALCIBIADE.

Impossible.

SOCRATE.

Quand chacun fait ce qu’il doit faire, chacun fait-il ce qui est juste ou ce qui est injuste ?

ALCIBIADE.

Belle demande ! chacun fait ce qui est juste.

SOCRATE.

Quand donc tous les citoyens d’un état font ce qui est juste, ils ne sauraient pourtant s’aimer ?

ALCIBIADE.

Mais la conséquence semble nécessaire.

[127d] SOCRATE.

Quelle est donc cette amitié ou cette concorde dont nous devons connaître le secret, et sur laquelle nous devons savoir donner de sages conseils, pour devenir bons citoyens ? Car je ne puis comprendre en quoi elle consiste, ni en qui elle se trouve ; tantôt on la trouve en certaines personnes, tantôt on ne l’y trouve plus, comme il semble par tes paroles.

ALCIBIADE.

Par les dieux, je te répète, Socrate, que je ne sais moi-même ce que je dis, et je cours