Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/999

Cette page n’a pas encore été corrigée

Après qu’un citoyen né et élevé dans notre ville sera devenu père, qu’il aura nourri ses enfans, et que dans ses rapports avec les autres il aura été fidèle à ses engagemens ; après qu’il aura réparé les torts qu’il a pu faire, et exigé pareillement la réparation de ceux qu’il a soufferts ; en un mot, lorsque, suivant la loi du destin, il sera parvenu à la vieillesse dans l’observation des lois : il faudra bien enfin qu’il paie le tribut à la nature et qu’il meure. A l’égard des morts, soit hommes soit femmes, les interprètes seront absolument les maîtres de régler les cérémonies et les sacrifices qu’on doit faire en ces occasions aux divinités de la terre et des enfers. On ne creusera point de tombeau, on n’élèvera point de monument, ni petit ni grand, dans toute terre bonne à travailler : mais on consacrera à cet usage la terre dont on ne peut tirer d’autre service que celui de recevoir et cacher dans son sein les corps des morts, sans aucune incommodité pour les vivans. Il ne faut pas que qui que ce soit, pendant sa vie ou après sa mort, prive aucun citoyen de la nourriture que la terre, mère commune des hommes, est disposée à lui fournir. Le tertre tumulaire n’aura pas plus de hauteur que cinq hommes ne peuvent lui en donner en cinq jours de travail. La pierre funéraire ne doit avoir que la grandeur suffisante pour contenir