avoir observé autant de temps qu’il voudra dans l’espace de dix ans, à son retour dans sa patrie, il se rendra au conseil des magistrats chargés de l’inspection des lois. Ce conseil, mêlé déjeunes gens et de vieillards, se tiendra régulièrement tous les jours depuis l’aube jusqu’à ce que le soleil soit sur l’horizon. Il sera composé en premier lieu des prêtres qui auront été jugés les plus vertueux de l’État, ensuite des dix gardiens des lois les plus anciens ; enfin de celui qui préside actuellement à l’instruction de la jeunesse, et de ceux qui l’ont précédé dans cette charge. Aucun d’eux n’ira seul au conseil ; mais il y sera accompagné d’un jeune homme entre trente et quarante ans, que lui-même aura choisi. Leurs entretiens, quand ils seront assemblés, rouleront toujours sur les lois, sur les institutions de leur pays, et sur la différence de celles qui existent ailleurs, s’il leur en vient quelque rapport. Ils s’entretiendront aussi des sciences qui leur paraîtront relatives au sujet de leurs méditations, dont l’étude contribuerait à leur faciliter la connaissance des lois, et dont la négligence la leur rendrait plus épineuse et plus obscure. Les vieillards feront choix de ces sciences, et les jeunes gens s’y appliqueront avec toute l’ardeur dont ils sont capables. Si quelqu’un de ceux-ci était jugé indigne d’assister au conseil, toute l’assemblée en fera des reproches au vieil-
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