plices : la méthode de juger suivie par Rhadamanthe ne serait plus de saison avec les hommes d’aujourd’hui. Ainsi, puisque les sentimens au sujet des dieux ont changé, il faut aussi changer les lois. Lorsqu’il s’intentera aujourd’hui un procès, les lois, si elles ont été faites avec intelligence, n’exigeront le serment d’aucune des parties ; mais elles assujettiront celle qui accuse à mettre simplement par écrit ses chefs d’accusation, et celle qui se défend, à produire de même ses moyens de justification, sans souffrir que ni l’une ni l’autre en remettant ses pièces aux magistrats y ajoute le serment. Et véritablement ce serait une chose affreuse, si, vu la multitude des procès qui s’élèvent dans un État, nous savions, à n’en pouvoir douter, que presque la moitié de nos citoyens est composée de parjures, qui prennent sans aucune difficulté leurs repas en commun avec les autres et se trouvent partout avec eux tant en public qu’en particulier. Voici donc ce que règle la loi : Seront astreints au serment le juge avant de rendre sa sentence ; celui qui présidera à l’élection des magistrats, par la voie du serment ou par celle des suffrages qu’il recueille sur l’autel ; le président des chœurs et de la musique, les arbitres et les distributeurs des prix aux jeux gymniques et équestres, Eu général, le serment portera sur
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