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territoire est heureuse et florissante. Mais si les censeurs s’acquittent mal de leur fonction, alors la justice, qui est le lien commun de toutes les parties du gouvernement, venant à se dissoudre y les magistrats, loin de conspirer à la même fin, se séparent et se divisent ; d’une seule république ils en font plusieurs, et, la remplissant de séditions, ils en précipitent la perte. C’est pourquoi il faut que nos censeurs soient des hommes admirables par la réunion de toutes les vertus. Imaginons un peu la manière dont on procédera à leur élection. Tous les ans, lorsque le soleil aura passé des signes d’été aux signes d’hiver, toute la ville s’assemblera dans un lieu consacré au Soleil et à Apollon ; là chacun fera connaître au dieu, par son suffrage, les trois citoyens au-dessus de cinquante ans qu’il estime les plus vertueux : aucun ne pourra se proposer lui-même. Parmi les proposés on choisira ceux qui auront eu le plus de suffrages, jusqu’à la concurrence de la moitié si le nombre est pair ; s’il ne l’est pas, on exclura celui qui aura eu le moins de voix, et on laissera l’autre moitié qui compte pour soi moins de suffrages. Si plusieurs ont eu un nombre égal de voix, en sorte qu’une moitié soit plus forte que l’autre, on retranchera l’excédant en commençant par les plus jeunes ; ensuite on ira derechef aux voix, jusqu’à ce qu’il s’en trouve