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l'esclave, comme il ferait tel ou tel objet d’histoire naturelle, telle ou telle catégorie de l'esprit humain, sans qu'aucun scrupule d'humanité trouble un seul moment sa triste analyse et arrête ses impitoyables déductions. Il regarde l'esclave comme un instrument de plus dans l'économie domestique. « Entre les instruments, dit-il, les uns sont inanimés, les autres animés. L'esclave est en quelque sorte une propriété animée... L'esclave est pour ainsi dire partie du maître : c'est comme une partie animée de son corps… Si chaque outil pouvait, quand on le lui commande, ou même sans attendre l'ordre, exécuter la tâche qui lui est propre, si la navette pouvait d'elle-même tisser la toile, on n'aurait pas besoin d'esclaves[1]. » Puis viennent d'incroyables subtilités verbales pour prou-

  1. Polit., liv. I, ch. 2, § 4 et 5.