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maître ; de plus, les magistrats auront l’œil à ce que personne ne lui fasse aucun mal, pour se venger de sa dénonciation.

Pour certaines drogues avec lesquelles on pourrait causer du dommage, nous avons déjà parlé de celles qui sont mortelles ; mais nous n’avons rien dit des autres manières de nuire volontairement et de dessein formé, par des breuvages, des alimens ou des essences. Il y a parmi les hommes deux espèces de maléfices dont la distinction est assez embarrassante. L’une est celle que nous venons d’exposer nettement, lorsque le corps nuit au corps par les moyens naturels. L’autre, au moyen de certains prestiges, d’enchantemens et de ce qu’on appelle ligatures, persuade à ceux qui entreprennent de faire du mal aux autres qu’ils peuvent leur en faire par là, et à ceux-ci qu’en employant ces sortes de maléfices on leur nuit réellement. Il est bien difficile de savoir au juste ce qu’il y a de vrai en tout cela ; et quand on le saurait, il n’en serait pas plus aisé de convaincre les autres. Il est même inutile d’entreprendre de prouver à certains esprits fortement prévenus à ce sujet les uns à l’égard des autres, qu’ils ne doivent point s’inquiéter des petites figures de cire qu’on aurait mises ou à leur porte ou dans les carrefours ou sur le tombeau de leurs ancêtres, et