corps, quoiqu’ils ne soient point éternels, comme les vrais dieux, ne doivent néanmoins jamais périr ; car si le corps ou l’ame venait à périr, toute génération d’êtres animés cesserait ; et qu’il est dans la nature du bien, en tant qu’il vient de l’ame, d’être toujours utile, tandis que le mal est toujours funeste ; le roi du monde, dis-je, ayant vu tout cela, a imaginé dans la distribution de chaque partie le système qu’il a jugé le plus facile et le meilleur, afin que le bien eût le dessus et le mal le dessous dans l’univers. C’est par rapport à cette vue du tout qu’il a fait la combinaison générale des places et des lieux que chaque être doit prendre et occuper d’après ses qualités distinctives. Mais il a laissé à la disposition de nos volontés les causes d’où dépendent les qualités de chacun de nous : car chaque homme est ordinairement tel qu’il lui plaît d’être, suivant les inclinations auxquelles il s’abandonne et le caractère de son ame.
H y a toute apparence.
Ainsi tous les êtres animés sont sujets à divers changemens, dont le principe est au dedans d’eux-mêmes ; et en conséquence de ces changemens, chacun se trouve dans l’ordre et la place marqués par le destin. Ceux dont la conduite n’a