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L’ATHÉNIEN.

Ne faisons donc pas cette injure à Dieu de le mettre au dessous des ouvriers mortels ; et tandis que ceux-ci, ‘ à proportion qu’ils excellent dans leur art, s’appliquent aussi davantage à finir et à perfectionner, par les seuls moyens de cet art^ toutes les parties de leurs ouvrages, soit grandes soit petites ; ne disons pas que Dieu, qui est très sage, qui veut et peut prendre soin de tout, néglige les petites choses auxquelles il lui est plus aisé de pourvoir, comme pourrait faire un ouvrier indolent ou lâche, rebuté par le travail, et qu’il ne donne son attention qu’aux grandes.

CLINIAS.

N’adoptons jamais, Étranger, de pareils jugemens sur les dieux : de telles pensées ne sont pas moins impies que contraires à la vérité.

L’ATHÉNIEN.

Il me semble que nous avons poussé assez loin la dispute contre celui qui se plaît à accuser les dieux de négligence.

CLINIAS.

Oui.

L’ATHÉNIEN.

En le contraignant par nos raisons de reconnaître qu’il a tort de tenir un tel langage. Mais il me paraît qu’il est encore besoin d’employer certains discours propres à gagner son cœur.