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à ses discours, en même temps qu’il promulguera ses lois, rien d’insinuant et de persuasif pour adoucir les esprits autant qu’il est possible ?

CLINIAS.

Point du tout, Étranger. Au contraire, s’il est un moyen de faire entrer, quelque peu que ce soit, ces vérités dans les esprits, il n^ faut pas que le législateur, pour peu qu’il mérite ce nom, j se rebute le moins du monde ; mais plutôt il doit, ^ comme l’on dit, prendre toute sorte de voix pour venir au secours de la loi antique, en prouvant l’existence des dieux et les autres points que tu as parcourus, et pour prendre le parti de la loi elle-même et de l’art, en montrant qu’ils n’existent pas moins par nature que la nature même, ‘ s’il est vrai que ce sont des productions de l’intelligence, comme tu semblés le dire avec raison et comme je le pense avec toi maintenant.

L’ATHÉNIEN.

Mais quoi, mon cher Clinias, malgré ton empressement, n’est-ce pas une entreprise épineuse d’accompagner ce qu’on destine ainsi à la multitude de raisonnemens qui d’ailleurs sont d’une longueur excessive ?

CLINIAS.

Quoi donc, Étranger ! nous nous sommes soumis à la nécessité de nous étendre si fort au long sur les banquets et la musique, et nous ne le fe-