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ensuite ces autres grands corps, le globe terrestre, le soleil, la lune, tous les astres ; ces premiers élémens, poussés çà et là au hasard chacun selon ses propriétés, étant venus à se rencontrer et à s’arranger ensemble, conformément à leur nature, le chaud avec le froid, le sec avec l’humide, le mou avec le dur ; et en général les contraires s’étant mêlés au hasard suivant les lois de la nécessité, c’est de ce mélange que se sont formées toutes les choses que nous voyons, le ciel entier avec tous les corps célestes, les animaux et les plantes, avec l’ordre des saisons que cette combinaison a fait éclore : le tout, disent-ils, non en vertu d’une intelligence, ni d’aucune divinité, ni des règles de l’art, mais uniquement par nature et par hasard. Né tardivement de tout cela, fils d’êtres mortels et mortel lui-même, l’art a donné longtemps après naissance à ces vains jouets qui ont à peine quelques traits de la vérité, et ne sont que des simulacres n’ayant de ressemblance qu’avec eux-mêmes : tels que les ouvrages qu’enfantent la peinture, la musique, et les autres arts qui concourent au même but. S’il est certains arts dont les productions soient plus sérieuses, ce sont ceux qui joignent leur action à celle de la nature, comme la médecine, l’agriculture et la gymnastique. La politique elle-même a très peu