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doivent leur origine, les unes à la nature, d’autres à l’art, d’autres au hasard.

CLINIAS.

N’ont-ils pas raison ?

L’ATHÉNIEN.

Il est du moins vraisemblable que des sages ne se trompent point. Suivons-les cependant à la trace, et voyons où ils arrivent en partant de ce principe.

CLINIAS.

Je le veux bien.

L’ATHÉNIEN.

Il y a toute apparence, disent-ils ^ que la nature et le hasard sont les auteurs de ce qu’il y a de plus grand et de plus beau dans l’univers, et que les objets inférieurs en grandeur et en beauté sont le produit de l’art, qui recevant des mains de la nature les premiers et les principaux ouvrages, s’en sert pour en former et fabriquer de moins parfaits, que nous nommons artificiels.

CLINIAS.

Comment dis-tu ?

L’ATHÉNIEN.

Je vais m’expliquer encore plus clairement. Selon eux, le feu, l’eau, la terre et l’air sont les productions de la nature et du hasard, et l’art n’y a aucune part : c’est de ces élémens entièrement privés de vie qu’ont été formés