Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/790

Cette page n’a pas encore été corrigée

lontaires : je dirai au contraire que ce tort, qu'il soit grand ou petit, n'est nullement une injustice. Bien plus, si mon opinion l'emporte, nous dirons que souvent l'auteur d'un service rendu par de mauvaises voies, est coupable d'injustice. En j effet, mes chers amis, ce n'est pas précisément sur ce que quelqu'un aura donné ou pris une chose à un autre que le législateur doit prononcer que son action est rigoureusement juste ou injuste ; mais il doit examiner si c'est avec une \ intention droite et par un moyen honnête qu'on l a fait du bien ou du mal à autrui, et avoir en I même temps les yeux sur ces deux choses, l’injustice et le tort causé, A l'égard du dommage, il est de son devoir de le réparer par ses lois, au-> tant qu'il dépend de lui, en recouvrant ce qui \ est perdu, en relevant ce qui a été renversé, | en guérissant ce qui est blessé ou tué ; enfin ? il doit essayer, en réparant chaque dommage, ; d'en faire toujours un moyen de réconciliation par voie de compensation entre l'auteur du dommage et celui qui l'a souffert.

CLINIAS.

Fort bien jusque là.

L’ATHÉNIEN.

Mais par rapport au tort, ou même au profit procuré injustement, comme lorsqu'on ménage un gain à quelqu'un par des moyens illicites, le