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défend toute dot. Le vice qu’il poursuit le plus est l’amour de l’argent, la cupidité ; et sans doute ce vice en suppose et en produit un bien grand nombre d’autres, car on ne veut avoir de l’argent que pour satisfaire ses passions aveugles et immodérées ; et, pour en avoir, il faut presque toujours violer la justice, et manquer aux autres et à soi-même. C’était aussi probablement le grand vice du peuple marchand d’Athènes, et c’est le vice que l’on voit le plus, qui révolte davantage. Mais ces sanglantes flétrissures dont il poursuit sans cesse la cupidité tiennent essentiellement à son aversion secrète pour la propriété qu’il regardait comme la source de tous les vices et de tous les maux.

Dans la République où il n’y a ni riches ni pauvres, et où tout est en commun, la répartition des citoyens ne pouvait être établie sur des différences de fortune qui