exercés tous les jours avec quelqu’un ? ou bien, si nous nous destinions au pugilat, n’en prendrions-nous pas des leçons long -temps avant le jour du combat ? Ne nous exercerions-nous point à imiter tous les mouvemens que nous devrions faire alors pour disputer la victoire ? et approchant le plus qu’il se pourrait de la réalité, ne me) :trions-nous pas des balles au lieu de cestes[1], pour nous exercer de notre mieux à porter des coups et à les parer ? Et si nous ne trouvions personne avec qui nous essayer, les railleries des insensés nous empêcheraient-elles d’aller jusqu’à suspendre un homme de paille pour nous exercer sur lui ? Quelquefois encore, au défaut de tout être vivant ou inanimé, dans l’absence de tout adversaire, n’oserions-nous point nous battre réellement seuls contre nous-mêmes ? Et n’est-ce point dans cette vue qu’on s’exerce à l’art de remuer les bras et les mains, suivant certaines règles ?
Oui, c’est principalement pour la fin dont tu viens de parler.
- ↑ Sur les balles, ou pelottes de laine dont on se servait dans les préparations au pugilat, pour amortir les coups, voyez Burette, Académie des Inscriptions, Mémoire pour servir à l’histoire du pugilat des anciens, t. 3, p. 268. Voyez de plus Saumaise, Hist. August. Scriptor., p. 282.