accompagnés de quelques divertissemens agréables, de sorte qu’à chaque fête il y ait des espèces de combats, qui représentent, aussi naturellement qu’il se pourra, les combats véritables; et l’on y distribuera des prix et des récompenses aux vainqueurs. Nos citoyens y feront l’éloge ou la critique les uns des autres, suivant la manière dont chacun se sera comporté dans ces jeux et dans tout le reste de sa vie, prodiguant les louanges à ceux qui se seront signalés davantage, et le blâme aux autres[1]. On ne laissera pas à tout poète indifféremment le soin de composer ces éloges et ces critiques : mais il faut en premier lieu qu’il n’ait pas moins de cinquante ans; en second lieu, qu’il ne soit point de ceux qui, ayant du talent pour la poésie et la musique, ne se sont d’ailleurs jamais fait honneur par aucune action ni belle ni mémorable. On choisira entre les poètes ceux qui sont respectés pour leur vertu dans l’État, qui ont fait de belles actions; et leurs vers seront chantés par préférence, fussent-ils du reste dépourvus d’harmonie. Le choix de ces poètes appartiendra au magistrat instituteur de la jeunesse et aux autres gardiens des lois, qui les récompenseront en donnant à leur muse toute liberté, privilège qu’ils n’accorde-
- ↑ Usage de Lacédémone. Plutarque, Vie de Lycurguc.