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par là que l’espèce humaine est plus lâche qu’aucune autre espèce d’animaux ?

CLINIAS.

Qui, certes, rien ne serait plus honteux [814c] pour un État, indépendamment du mal qui en résulterait.

L’ATHÉNIEN.

Obligeons donc par une loi les femmes à ne pas négliger du moins les exercices de la guerre, et faisons-en un devoir pour tous les citoyens de l’un et de l’autre sexe.

CLINIAS.

J’y consens.

L’ATHÉNIEN.

Nous avons touché quelque chose de la lutte ; mais nous n’avons pas dit ce qu’il y a de plus important, à mon avis, sur cet objet. Il est vrai qu’à moins d’accompagner ses paroles des gestes et des mouvemens du corps, il est difficile de se bien faire entendre. [814b] C’est pourquoi, nous en jugerons beaucoup mieux, lorsque l’action même étant jointe au discours, nous donnera une parfaite intelligence de cet exercice, sous tous les autres rapports, et surtout nous fera comprendre qu’il n’en est aucun qui ait plus d’affinité avec la guerre ; et que c’est en vue de la guerre qu’il faut s’y appliquer, au lieu d’apprendre le métier des armes pour devenir bon lutteur.