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diens des lois, quel usage prétendez-vous en faire, et que croyez-vous que le législateur, pour agir sagement, doive vous prescrire à cet égard ? Je m’attends qu’il se trouvera lui-même dans un grand embarras.

CLINIAS.

Étranger, d’où vient donc que tu te parles a toi-même avec tant de perplexité ?

L’ATHÉNIEN.

Tu m’interromps à propos, Clinias. Puisque nous traçons en commun ce plan de législation, il est juste que je vous fasse part des facilités et des difficultés que j’y rencontre.

CLINIAS.

[840b] Mais encore ? qu’est-ce qui te fait parler de la sorte ?

L’ATHÉNIEN.

Je vais te le dire. Ce n’est point une chose aisée de braver le sentiment d’une infinité de personnes.

CLINIAS.

Quoi donc ? penses-tu n’avoir pas déjà fait un grand nombre de règlements considérables en opposition avec l’opinion générale ?

L’ATHÉNIEN.

Tu as parfaitement raison. Tu veux, ce me semble, m’engager à suivre la même route ; elle a beaucoup d’ennemis, il est vrai ; mais elle a