Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/658

Cette page n’a pas encore été corrigée

comme si c’en était de bonnes : car le résultat d’une pareille prière serait, pour celui qui l’a faite, digne de risée.

CLINIAS.

Tu as raison.

L’ATHÉNIEN.

Mais ne venons-nous pas de nous convaincre il n’y a qu’un moment, qu’il ne fallait point qu’un Plutus d’or ou d’argent prît place ni habitât dans notre ville ?

CLINIAS.

Oui.

L’ATHÉNIEN.

Savez-vous pourquoi je vous rappelle ceci : c’est pour m’en servir comme d’un exemple qui vous fasse connaître que la race des poètes [801c] est généralement incapable de bien distinguer le bon du mauvais. S’il arrivait donc que nos poètes, dans leurs paroles ou dans leurs chants, se méprissent sur cet objet, ils seraient cause que nos citoyens adresseraient aux dieux des prières mal conçues, leur demandant sur les choses les plus importantes tout le contraire de ce qu’il faut demander ce qui serait, comme nous avons dit, une des plus énormes fautes qu’on puisse commettre. Mettons par conséquent cette loi au nombre des lois et des modèles de notre musique.

CLINIAS.

Quelle loi ? explique-toi plus clairement,