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ce sujet. Je vous demande seulement si le premier caractère que je viens d’assigner à nos chants, au moyen de cet exemple, n’est point de votre goût ?

CLINIAS.

Quel caractère ?

L’ATHÉNIEN.

Celui de la bénédiction au lieu du blasphème, et en général qu’il n’y ait rien dans tous nos chants qui ne soit de bon augure. [801a] Est-il même besoin que je prenne votre avis là-dessus, et ne puis-je pas tout de suite en faire une loi ?

CLINIAS.

Oui, tu le peux : cette loi a pour elle tous les suffrages.

L’ATHÉNIEN.

Quelle est, après les paroles de bon augure, la seconde loi de la musique ? N’est-ce pas que les chants contiennent des prières aux dieux à qui on sacrifie ?

CLINIAS.

Sans contredit.

L’ATHÉNIEN.

Nous mettrons, je pense, pour troisième loi, qu’il faut que nos poètes, bien instruits que les prières sont des demandes que l’on fait aux dieux, [801b] apportent la plus grande attention à ne pas leur demander de mauvaises choses,