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CLINIAS.

Ce que tu dis là est très raisonnable.

L’ATHÉNIEN.

[799e] Ainsi donnons-nous du temps et n’assurons que la chose est ainsi qu’après l’avoir mûrement considérée ; et de peur que cet examen n’interrompe inutilement l’ordre et la suite des lois dont nous nous occupons maintenant, hâtons-nous d’achever notre ouvrage. Il pourra se faire, avec l’aide de Dieu, que quand nous serons parvenus au bout de notre carrière, nous soyons en état d’éclaircir le doute qui nous occupe.

CLINIAS.

On ne peut rien dire de mieux, étranger, et il faut nous en tenir là.

L’ATHÉNIEN.

En attendant, quelque étrange que la chose paraisse, qu’il demeure arrêté que les chants sont pour nous des lois. Si les anciens ont appelé de ce nom les airs qu’on joue sur le luth, en cela ils n’étaient guère éloignés de penser comme nous, [800a] et quelqu’un, soit en songe, soit dans l’état parlait de veille, avait eu peut-être une révélation confuse de cette vérité. Établissons donc comme une règle inviolable que lorsqu’on aura déterminé par autorité publique et consacré les chants et les danses qui conviennent à la jeunesse, il ne sera pas plus permis à personne de