on les élève, ceux-là en dirigeant leurs exercices, que tous les citoyens, hommes et femmes, qui naissent avec la faculté de se servir également bien des deux pieds et des deux mains, ne gâtent point par de mauvaises habitudes les dons de la nature. Les exercices qu’on peut faire apprendre sont de deux sortes : [795e] la gymnastique comprend ceux qui ont pour but de former le corps, et la musique ceux qui tendent à former l’âme. La gymnastique a deux parties, la danse et la lutte. Il y a aussi deux sortes de danses ; l’une qui imite par ses mouvements les paroles de la muse, en conservant toujours un caractère de noblesse et de liberté, l’autre destinée à donner au corps et à chacun des membres la santé, l’agilité, la beauté, leur apprenant à se fléchir et à s’étendre dans une juste proportion, au moyen d’un mouvement bien cadencé, distribué avec mesure et soutenu dans toutes les parties de la danse. [796a] Pour ce qui est de la lutte, il n’est pas besoin de faire ici mention de tout ce qu’Antée et Cercyon ont inventé en ce genre par une envie mal entendue de se distinguer, ni de ce qu’Épée et Amycus[1] ont imaginé pour perfectionner le
- ↑ Apollonius de Rhode, liv. ii, et le Scholiaste, au vers 98.