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L’ATHÉNIEN.

Le voici. Tous les animaux au moment qu’ils naissent ont coutume de pousser des cris : ce qui est vrai, surtout à l’égard de l’homme, qui, non content de crier, mêle encore des larmes à ses cris.

CLINIAS.

Cela est vrai.

L’ATHÉNIEN.

Alors les nourrices, en présentant divers objets à l’enfant, [792a] devinent ce qu’il veut. Lorsqu’il s’apaise et se tait à la vue de quelque objet, elles en concluent qu’elles ont bien fait de le lui présenter : c’est le contraire, s’il continue à pleurer et à crier. Or ces cris, et ces pleurs sont dans l’enfant des signes dont il se sert pour faire connaître ce qu’il aime et ce qu’il hait, signes bien tristes. Ainsi s’écoulent les trois premières années, partie de la vie qui n’est pas petite par la bonne ou la mauvaise manière dont on la passe.

CLINIAS.

Tu as raison.

L’ATHÉNIEN.

N’est-il pas vrai que l’enfant dont l’humeur est difficile et chagrine est sujet à se plaindre [792b] et à se lamenter beaucoup plus qu’il ne convient à une âme bien faite ?