poétique, on peut avec Ast y substituer φύσει, mais cette substitution n’est nullement nécessaire.
2° Il ne semble guère moins évident que cette expression faisait partie du fragment célèbre ; car dans le quatrième livre des Lois, Platon répète la citation qu’il a déjà faite de Pindare, en la complétant par plusieurs mots empruntés au fragment en question : Καὶ ἐφαμέν που κατὰ φύσιν τὸν Πίνδαρον ἄγειν δικαιοῦντα τὸ βιαιότατον. On reconnaît ce même passage modifié et abrégé, dans cet endroit du Gorgias : Πῶς φὴς τὸ δίκαιον ἔχειν καὶ σὺ καὶ Πίνδαρος τὸ κατὰ φύσιν ἄγειν βίᾳ τὸν κρείττω τὰ τῶν ἡττόνων. Bekker, 2e partie, t. Ier, pag. 90. Hesychius : Νόμος πάντων ὁ βασιλεὺς κατὰ τὴν φύσιν ; sur quoi Boeckh remarque avec raison que κατὰ τὴν φύσιν est ici certainement une interprétation du grammairien, mais une interprétation prise dans le poète lui-même. Toute la difficulté vient d’un autre endroit du Gorgias, où le fragment de Pindare se trouve cité sans κατὰ φύσιν. Bekker, ibidem, pag. 92 : Δοκεῖ δέ μοι καὶ Πίνδαρος ἅπερ ἐγὼ λέγω ἐνδείκνυσθαι ἐν τῷ ᾄσματι ἐν ᾧ λέγει ὅτι νόμος ὁ πάντων βασιλεὺς θνατῶν τε καὶ ἀθανάτων· οὗτος δὲ δή, φησίν, ἄγει δικαιῶν τὸ βιαιότατον ὑπερτάτᾳ χειρί· Boeckh, sur l’autorité du passage précédent du Gorgias, et des deux passages décisifs des Lois, propose de lire οὗτος δὲ δὴ, φησὶν, κατὰ φύσιν ἄγει…, correction que Schleiermacher admet (2e partie, 1er vol., page 486, 2e édition). Ast :