Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/565

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Il n’est pas question d’inventions, ἀνευρήσεις, comme le veut Ast ; αἵρεσεις  qu’il propose aussi, n’est dans aucun manuscrit, et ne suffirait pas pour exprimer des coutumes permanentes. Ἀνὰ, qui marque le retour, la perpétuité, doit être combiné avec αἵρεσεις, placita vitæ, pour désigner ce qu’on appelle les mœurs.

PAGE 145. — Parlons encore d’une troisième espèce de gouvernement, où se rencontrent toutes les formes de gouvernement et tous les accidents auxquels les sociétés sont sujettes.

Quelle peut être cette troisième espèce de gouvernement ? La citation d’Homère, au lieu d’éclaircir la difficulté, l’augmente. Le premier gouvernement étant le patriarchat, le second l’aristocratie ou la monarchie, et le quatrième le gouvernement dorien, c’est-à-dire le gouvernement fédératif et représentatif, il semble qu’il ne reste plus de place que pour la démocratie, et que c’est là le troisième gouvernement dont Platon veut ici parler. En effet, nulle autre part il n’est parlé séparément de la démocratie. De plus il est question, page 148, de la licence et du soulèvement des jeunes gens pendant le siège d’Ilion. Or cet état de choses qui n’avait lieu que par l’absence des rois et des chefs, ressemble à l’anarchie et suppose une sorte de gouvernement démocratique. Ajoutez