τι ποτ’ ἐστὶν… μὴ γὰρ γιγνώσκων τὴν οὐσίαν… σχολῇ τήν γε ὀρθότητα τῆς βουλήσεως ἢ καὶ ἁμαρτίαν αὐτοῦ διαγνώσεται… ὁ δὲ τὸ ὀρθῶς μὴ γιγνώσκων ἆρ’ ἄν ποτε τό γε εὖ καὶ τὸ κακῶς δυνατὸς εἴη διαγνῶναι; Et plus bas, page 268, même ordre d’idées et mêmes expressions.
Dans cette discussion, τὴν οὐσίαν et ὅ τί ποτε ἔστι veulent dire la nature de la chose à représenter, et se rapportent seulement à l’objet externe ; τὸ ὀρθόν, ἡ ὀρθότης se rapporte à l’ouvrage d’art, en tant qu’il exprime bien cet objet. Ὀρθότης est, dans un tableau, la vérité de la représentation ; en musique, c’est la justesse d’un air, d’une mélodie par rapport aux sentiments qu’elle veut inspirer. Dans le Cratyle, ὀρθότης ὀνοματῶν est la justesse des mots par rapport à ce qu’ils expriment. C’est donc l’ὀρθόν qui fait le καλόν, lequel est relatif à l’ὀρθόν comme l’ὀρθόν à l’οὐσία. Il faut avoir présent à l’esprit ce sens de τὸ ὀρθόν, ἡ ὀρθότης, pour bien suivre toute la discussion. La difficulté de la traduction est de rendre toujours τὸ ὀρθόν de la même manière et par le même mot. En français on est forcé de changer l’expression pour dire la même chose, quand on passe de la peinture à la musique ou des généralités aux détails. J’ai employé divers mots selon les circonstances, tantôt vérité, tantôt justesse, tantôt bonté, tantôt exactitude. Il en