beau et de bon dans la justice qui la fait préférer au plaisir, et quel bien lui reste sans le plaisir, c’est vouloir que l’estime et l’approbation des hommes et des dieux soit une chose belle et bonne, mais sans plaisir ; ce qui est faux, car le beau et le bon, la justice, la bonne conscience, sont essentiellement accompagnés d’un plaisir exquis. De là la conclusion : Non, législateur, cela ne peut être. Ast voit dans cette conclusion : ἥκιστα, ὦ φίλε νομοθέτα, une glose, une addition de copiste qui interrompt le discours et la question à laquelle le législateur n’a point encore répondu. Et comme l’édition d’Aldé et celles de Bâle ne contiennent point cette phrase, il suppose qu’Étienne l’a tirée de Ficin. La vérité est que les éditions de Bâle ont été faites sur celle d’Aide, et celle d’Aide très probablement sur le manuscrit de Venise qui appartenait à Bessarion, et qui est désigné ξ dans Belker ; or c’est le seul manuscrit où se trouve cette omission.
La phrase suivante : Peut-il être beau et bon… qu’Ast regarde aussi comme une glose, est également dans tous les manuscrits, excepté dans celui de Bessarion, et par conséquent dans l’édition d’Aide et celles de Bâle. C’est un développement de cette conclusion : Non, législateur, cela ne peut être. Ce membre de phrase, μή τε ὑπό τινος ἀδικεῖσθαι, est comme attiré par le membre de phrase précédent, μή