grand avantage d’imprimer aux traductions de l’antiquité une couleur antique. Je désire vivement qu’il s’introduise parmi nous ; et je l’ai pratiqué avec les ménagements nécessaires et en réglant en quelque sorte mes hardiesses sur le plus ou moins d’autorité de l’usage. Ainsi, quand l’usage n’était pas encore formé, quand les noms à traduire étaient tout-à-fait nouveaux, je les ai traduits littéralement ; par exemple : Καλλαίσχος, Callœschros, etc. Quand l’usage était faible et rare, je l’ai rectifié ou modifié ; par exemple, Cnosse, Κνώσσος, au lieu de Gnosse, n’osant pas mettre Cnosse, Κνώσος, avec les plus anciennes et les meilleures éditions, Ast et Bekker, les inscriptions et les médailles ; Cryptie, Κρύπτεία au lieu de Cryptée, etc. Mais quand l’usage était ancien et répandu, je l’ai suivi, et au lieu de Chorie, χορεία, j’ai laissé l’usité Chorée, d’après le latin Chorea, et Messène au lieu de Mésène, Μεσήνη, d’Ast et de Bekker. C’est ici le lieu de remarquer que, n’ayant vu d’abord l’antiquité grecque qu’à travers l’antiquité latine, nous avons donné aux noms grecs et aux choses grecques une couleur latine qui ne leur convient pas, et qu’il est aujourd’hui très difficile de leur ôter. Ainsi Gnosse pour Cnose (calami spicula Gnossii) ; Minerve pour Athênê, Vénus pour Aphrodite, et Junon, Jupiter, Mercure, Saturne, divinités latines, au lieu de l’Êra, du Zeus, de l’Hermès, du Cronos des Grecs, et encore
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