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derniers représentaient incontestablement le peuple, et ils n'en ont pas moins été fort souvent d'excellents instruments de tyrannie. Il y a même des temps où la tyrannie ne peut s'implanter fortement que sur la démocratie : j'en appelle à César, à Cromwell, à Napoléon. Enfin Aristote reproche au gouvernement mixte de Platon de n'avoir pour éléments que les pires de tous, la démocratie et la tyrannie, parce que, en critiquant les deux principes simples de la monarchie persanne et de la démocratie athénienne, Platon demande le mélange de ces deux principes ; mais cela ne veut pas dire que ces deux principes lui eussent suffi; et il est étrange de reprocher l'oubli de l'élément aristocratique à celui qui, dans la constitution de Sparte, a si bien fait ressortir l'avantage du sénat, à celui auquel le même Aristote reproche ailleurs de n'avoir pas fait dans son gouvernement une assez